Bloc-notes du 21 septembre 2018

Jean GLAVANY - 21 Sep 2018

  Nous sommes suffisamment critiques, à l'Aurore, à l'égard du Président de la République, sa politique économique et sociale, sa conception de la République ou certains de ses comportements, pour nous sentir plus libres encore d'approuver ou d'applaudir ce qui nous semble le mériter dans l'action du gouvernement.   C'est le cas aujourd'hui, du plan " Santé" présente cette semaine par Emmanuel Macron et sa Ministre des Affaires Sociales, Agnès Buzyn.   Franchement, réformer enfin ce qu'on appelle la T2A, c'est-à-dire la tarification à l'activité des hôpitaux qui les poussent depuis tant d'années à " faire du chiffre" quitte à sacrifier des missions de service public si essentielles, c'est une bonne mesure. Nous étions nombreux, parlementaires socialistes de la précédente législature, conscients de la dégradation terrible de la situation des hôpitaux, à le demander au Président HOLLANDE et à sa Ministre de la santé. Mais elle n'écoutait personne et lui n'avait pas l'autorité pour le lui imposer. Ce gouvernement le fera.   Nous étions nombreux aussi à insister sur les déserts médicaux croissants en milieu rural et sur les défaillances de la médecine de ville qui induit l'encombrement des urgences et imposait une réforme profonde des liens entre celle-ci et l'hôpital. Tant mieux pour le pays et pour le service public hospitalier si ce gouvernement le fait. Voilà pourquoi et comment les échecs flagrants d'hier doivent rendre la critique plus responsable…   J'aurais pu faire un commentaire comparable sur le plan pauvreté annoncé la semaine dernière et qui a reçu un accueil plutôt favorable de l'ensemble des associations concernées, même si l'on peut en discuter tel ou tel volet. Mais d'une part la comparaison avec la législature précédente n'est pas accablante pour les responsables passés. D’autre part et surtout, deux jours après cette annonce, le Président a tout gâché avec cette interpellation arrogante et déplacée à l'égard d'un jeune chômeur : " il suffit de traverser la rue"...Il y a du Sarkozy derrière ces provocations verbales et ce n'est pas du tout élogieux sous ma plume.  Et ça gâche beaucoup les effets d'annonce, non ?

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